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Longueau Actu
23 décembre 2020

Rencontre d’une battante à la tête de l’autoécole de Longueau

Nous continuons le tour des entreprises de Longueau qui ont été impactées par la crise sanitaire.

Après avoir rencontré des gérants de restaurants, de tabac presse, un sophrologue, nous sommes partis à la rencontre d'un chef d'entreprise d'une activité différente. 

Cette fois-ci, nous rencontrons Sylvie,  gérante de l’autoécole de Longueau.

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Au cours de cet entretien, nous avons longuement échangé sur les difficultés occasionnées par la crise sanitaire qui a bouleversé son activité au cours de l’année 2020.

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Avant de faire donc un focus sur cette année 2020 si particulière, dressons tout d’abord un portrait de Sylvie.

Elle est fille et petite-fille de cheminot. Née à Amiens, elle habite la commune de Longueau dès l’âge de 10 ans quand ses parents s'y installent  pour se rapprocher du travail de papa, un cheminot.

Quand elle se marie à 21 ans, elle quitte de nouveau Longueau pour s’installer à Amiens .

Salariée d’une autoécole à Amiens, un imprévu va lui faire ouvrir les yeux sur ses capacités à gérer seule une autoécole.

En effet, elle était auparavant salariée dans une autoécole à Amiens. Un imprévu va être un tournant dans son parcours professionnel. En effet, son ancien patron va avoir un accident de la route qui va le rendre indisponible pour s’occuper de l’autoécole. Plutôt que laisser l’entreprise couler par l’absence du gérant, Sylvie se retrousse les manches pour prendre en main le fonctionnement des 2 auto écoles en attendant le rétablissement de son patron. Elle aura ainsi réussi l’intérim et maintenir à flot l’autoécole.

L’histoire aurait pu s’arrêter là car, au retour de son patron, Sylvie a repris comme avant son emploi salarié de monitrice autoécole sans reconnaissance particulière de la part de son patron, suite aux efforts fournis pour le sauvetage de l’entreprise.  

...la remarque d'un ami va la faire réagir .... 

Cependant, un ami, commercial chez un concessionnaire de véhicules va lui faire une remarque qui va faire « TILT » dans la tête  et faire germer l'idée qu'elle peut être capable de se mettre à son compte . En effet, il lui a dit tout simplement : « si tu as pu gérer l’autoécole de ton patron, pourquoi ne pourrais-tu pas le faire alors pour ton propre compte ? ». Cet ami va aussi lui proposer de rencontrer un de ses clients, gérant de l’autoécole de Longueau qu’il connait bien. Il est en particulier au courant de sa volonté de partir à la retraite et de trouver un repreneur.

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Elle reconnait volontiers avoir eu très peur de quitter son emploi salarié et de se lancer dans l’inconnu en étant son propre patron. Il ne faut pas oublier non plus que Sylvie est aussi mère de famille et a un foyer à s’occuper en rentrant chaque soir chez elle. Elle décide malgré tout d’y aller.

15 ans plus tard, nous rencontrons donc une grande professionnelle de la formation à la conduite qui connait tous les contours de sa profession en tant que monitrice d’autoécole mais qui est aussi très sensible aux difficultés économiques en tant que gérante d’une autoécole.  Elle nous fera d’ailleurs remarquer qu’elle a des semaines bien chargées avec 60 heures de travail par semaine.

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Elle assure elle-même les cours à ses élèves et n’a pas recruté d’autres collaborateurs. Nous avons constaté qu’elle est très souriante et entretient de très bons contacts avec ses jeunes élèves avec qui elle est bienveillante et à l’écoute. Nous n’avons pas été très étonnés de constater que les plus de 80 commentaires sur internet sont très élogieux à son sujet: « elle est très professionnelle, très à l’écoute, pédagogue … »

Ceci étant, quelque soit leur notoriété, les autoécoles vont tous connaitre une année 2020 très difficile voire catastrophique.  

En effet, rappelons-nous que les autoécoles ont dû arrêter leur activité durant les 2 confinements pour totaliser environ 3 mois de fermeture au cours de l’année 2020 :

  • Environ 2 mois lors du 1er confinement (17 mars au 11 mai 2020) 
  •  1 mois lors du second confinement du 30 octobre au 28 novembre. Mais les cours pour le code doivent être suivis à distance.

Sylvie, comment se passe la reprise depuis le 28 novembre suite au 2ème confinement ?

Heureusement que les syndicats de notre profession sont montés au créneau pour qu’on puisse ouvrir. En effet, nous avions connu une période où les centres d’examen étaient ouverts mais nous n’avions pas le droit de faire cours aux élèves. C’est aberrant, nous n’allions pas présenter à l’examen des élèves qui n’ont pas eu leurs cours de conduite.

Grâce à toutes ces actions de protestation, nous avons eu le droit de faire des cours de conduite à partir du 28 novembre. Cependant, nous ne pouvons pas donner de cours de code dans mon local. Les élèves doivent s’entrainer à distance pour préparer l'examen du code. 

Pensez-vous que votre activité présente un risque pour la contamination ?

Non pas plus que l’hypermarché. On a respecté scrupuleusement ce qu’on nous a demandé de faire. 

Par exemple, après le premier confinement, je prenais la température de chacun de mes élèves avant de rentrer dans la salle de code. J’avais limité les groupes à 8 élèves en imposant des rendez-vous. Ils ont du gel hydroalcoolique à disposition et ils ont tous un masque.

Si l’état m’autorise au cours du mois de décembre à donner des cours de code sous réserve d’assurer un espace de 8 m2 pour chaque élève, je ne pourrai recevoir que 3 élèves alors que normalement ma salle a une capacité de 17 élèves.

Ma voiture est désinfectée après chaque élève et après chaque cours de conduite.

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Pensez-vous que les protocoles sanitaires vont progressivement être moins contraignants ?

A dire vrai, je vous avoue que je crains que nous soyons soumis à un 3 -ème confinement. Je crains que la propagation du virus soit forte pendant les fêtes de fin d’année et qu’on nous oblige au mois de janvier à un nouveau confinement.

Je constate par exemple que les jeunes continuent à se faire la bise.

Avez-vous pu bénéficier d’aides au cours des confinements ?

Au premier confinement, j’ai pu bénéficier des aides prévues pour les indépendants comme moi.

Pour le 2ème confinement, mon cabinet comptable m’a accompagné à faire toutes les démarches administratives mais à date je n’ai rien encore eu comme aides.

Un de mes 2 assureurs, la MAAF a fait un geste et m’a offert un mois ½ de cotisation.

J’ai lu l’article de Longueau Actu sur le restaurant « Le jardin de Léon ». J’ai été touchée par cet article et j’ai trouvé bien le geste de solidarité du bailleur du restaurateur. Je prévois aussi de demander au propriétaire de mon local de faire aussi un geste car je n’ai pas pu l’utiliser pendant 3 mois.

 

Comment avez-vous vécu cette épreuve de la crise sanitaire ?

Vous savez, quand on vous oblige d’arrêter tout quand vous êtes habituée à travailler 60 heures par semaine, cela vous fait tout drôle d’avoir autant de temps de repos forcé. Ceci étant, cela m’a permis de me reposer et reprendre des forces. Mais quand vous voyez votre trésorerie fondre comme neige au soleil, cela donne un coup au moral.

Sylvie, nous vous remercions de nous avoir accordé un peu de temps pour cet échange.

Bon courage pour la reprise et nous espérons que vous pourrez surmonter l’épreuve de la crise sanitaire.

Sylvie nous remercie à son tour et  souhaite à nous ainsi qu'à l'ensemble des lecteurs de Longueau Actu de passer d'excellentes fête de fin d'année en pensant biensûr à nous protéger. 

 

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